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Au bord du toit, près des lucarnes, On a repeint les pigeonniers, Et les couleurs vives vacarment Depuis les seuils jusqu'aux greniers. |
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Et c'est le vert, le brun, le rouge, Sur les pignons, au bord de l'eau, Et tout cela se mire et bouge Dans la Lys, la Durme ou l'Escaut. |
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On bouleverse les cuisines : Des mains rudes, de larges bras Frottent les antiques bassines, L'écuelle usée et le pot gras. |
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Sur les linges, les draps, les taies, Qu'on sèche à l'air vierge et vermeil, Pleuvent, partout, le long des haies, Les ors mobiles du soleil. |
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Là-bas, au fond des cours, s'allument Faux et râteaux, coutres et socs; Comme de hauts bouquets de plumes Sur les fumiers luisent les coqs. |
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Pâques descend sur le village : Tout est lavé, même l'égout; Et l'on suspend l'oiseau en cage, Près de la porte, à l'ancien clou. |